Un capitalisme humain : le rêve perdu du XXe Siècle

L’economiste Veblen en 1914, parlait déjà de « l’instinct du travail bien fait » (workmanship), Jean-Maurice Lahy, le psychologue, parlait dès 1916 de la distance qui existe de fait entre le travail prescrit et le travail réel, Auguste Detoeuf, chef d’entreprise mettait en exergue en 1945, dans une tribune dans Le Figaro, le fait qu’il n’y a pas de sens au travail si la nourriture du travailleur est insuffisante c’est à dire s’il n’a pas le bon salaire pour vivre. Georges Guy-Grand, dans les années 30 fait une analyse fondamentale : le travailleur ne cherche pas seulement à « se procurer de meilleures conditions de travail; il tendra instinctivement à y trouver l’accomplissement de toutes ses virtualités, il y verra des milieux propices à l’éclosion de toutes ses puissances
de sensibilité ou d’imagination non moins que d’intérêt. Il dépassera le calcul et le mécanique pour chercher la vie ». On voit dans cette analyse toute la différence fondamentale entre la qualité de vie au travail et la qualité du travail.

Alors si les anciens qui n’étaient pas naïfs ne sont pas arrivés à transformer fondamentalement les entreprises dans le sens d’un juste équilibre entre l’Homme et la machine, les intérêts humains et les intérêts économiques, nous devons être humbles devant les faits et fiers devant les croyances comme disait George Bernard Shaw.

Illustration : dans ma nouvelle vidéo Xerfi Canal, je parle de Jean Coutrot, Polytechnicien, économiste, un des précurseurs du conseil en organisation en France et surtout un des premiers « réformateurs » de l’entreprise.

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