Dans un monde où la « transformation » est devenue un mot d’ordre récurrent, beaucoup d’organisations se contentent de plaquer des méthodes ou des modèles importés, comme si le management relevait de recettes universelles. Qui se souvient que le management par objectifs est né de la culture américaine, façonnée par l’individualisme, le contrat et le court terme ? Que l’open space est lui aussi un produit de cette même culture, valorisant la transparence et l’horizontalité ? Et pourtant, on en vient à croire que ces pratiques seraient neutres en contexte français… Illusion persistante. Or, ignorer la culture nationale et ses freins invisibles (valeurs implicites, rapports au temps, au collectif, à l’autorité, à la parole, au risque…) revient à nier le terrain même sur lequel la transformation doit s’enraciner. C’est, en somme, vouloir faire d’une poule un aigle.